Petite présentation "Mise à nu" (Pardon ? Trop long ? Noooooon c'est juste une impression...)

(septembre-octobre 2013)

30 ans… J’imagine ma vie comme une montagne que je suis en train de gravir et là je m’arrête pour regarder en bas et je m’aperçois qu’il y a trente ans qui me sépare de l’endroit où je suis actuellement et le sol. J’ai le vertige, j’ai l’impression d’être monté si haut ! Je n’arrive même plus à voir certaines parties de ma vie. Elles sont dans le brouillard. D’autres sont à peine visibles mais il y en a qui, même si elles sont très loin en dessous de moi, m’apparaissent comme si elles étaient à quelques mètres seulement de là où je suis arrivée. Je réalise alors que j’ai passé les dix premières années à souffrir et subir sans comprendre, les dix autres dans la colère et la dépression et les dix dernières à tenter de guérir.

Depuis deux ans j’apprends à me construire. Savoir qui je suis, ce que je veux, quelle direction prendre… Les seules choses dont je suis sûre sont les choses que je ne veux pas. Par exemple, je suis incapable de me contenter d’une vie de routine mais je suis aussi incapable de trouver l’épanouissement dans ma situation actuelle car elle est instable. En effet, j’ai fait le choix d’être libre. Je n’ai aucune attache, aucun bien matériel et j’ai donc la possibilité de faire tous les choix inimaginables en ce qui concerne ma vie car cela n’engage que moi. Le problème avec la liberté c’est qu’elle peut s’avérer être un véritable cauchemar lorsque l’on ne sait pas ce qu’on veut. C’est une torture psychologique qui n’a qu’un seul remède : le lâcher-prise ; et je vais grandement en avoir besoin car je cherche ma voie et je suis complètement perdue. Je n’ai aucune idée de par où commencer ni vers quel chemin me diriger et je ne peux non plus rester là où je suis car si il y a bien une chose dont je suis sûre c’est que ma place n’est pas ici.

Je ne suis pas en train de me plaindre, quand bien même je n’en ai pas le droit car la vie n’a jamais cessé de me faire des cadeaux. Elle m’a toujours indiqué comment rebondir ou retomber sur mes pieds lorsque j’ai chuté. En effet, elle a souvent mis sur ma route des personnes qui m’ont aidés soit en faisant leur maximum avec tout l’amour qu’elles pouvaient me donner soit, avec toute la haine et l’animosité qu’elles avaient envers elles-mêmes et qu’elles répercutaient sur moi car elles ne savaient faire autrement et n’avaient aucune idée de comment guérir de leurs blessures et avancer. La vie nous apprend à nous épanouir grâce à des personnes ou des évènements positifs mais aussi grâce à des difficultés ou des confrontations avec des personnes qui sont, elles aussi, en recherche de soi ou blessées. En ce qui me concerne, c’est dans les moments les plus difficiles de ma vie que j’apprends le mieux à évoluer et avancer. J’adore les challenges et le fait d’avoir à constamment me battre dans la recherche de moi-même et pour obtenir ce que je veux. Même si cela doit se faire dans la souffrance. Les difficultés et la souffrance n’ont jamais un dessein négatif. C’est l’une des manières qu’à la vie de nous faire grandir et avancer. En cas d’échec, il faut savoir l’accepter, s’adapter, prendre un autre chemin et redoubler d’effort et de courage. Quoiqu’il en soit, il y aura toujours des batailles à combattre ou des challenges à relever. C’est dans ces moments-là que je me sens la plus terrifiée mais aussi la plus vivante.

Malgré tout, je suis fatiguée d’être seule dans ma quête. Quoiqu’il arrive, irrévocablement, on est toujours seul. Il y a juste parfois des gens qui croiseront notre chemin et feront quelques kilomètres avec nous puis s’en iront. Je n’ai aucun problème avec le fait que les gens ne font que passer dans nos vies mais j’ai l’impression que, même lorsque j’ai du monde autour de moi pour m’écouter, m’épauler et me faire avancer, aucun d’entre eux n’arrive à comprendre ce que je ressens. C’est comme si j’étais la première personne qu’ils rencontraient dans leur vie qui ait des ambitions et des rêves tels que les miens, un passé comme le mien et des souffrances comme les miennes. J’ai des tas de questions mais personne ne semble avoir les réponses. D’un certain point de vue, je sais que je détiens déjà toutes les réponses mais je ne sais pas où les trouver ni comment faire. Elles sont cachées profondément à l’intérieur de mon âme et le chemin pour y accéder est un véritable labyrinthe. Je dois continuer à avancer mais il y a trop de chemins, trop de portes à ouvrir et je ne sais pas quelle sera celle qui me permettra d’accéder à ces réponses. Je suis perdue entre suivre les conventions ou poursuivre mes rêves et donc être à l’écoute de mon intuition ; choisir entre la sécurité qui ne me rendra pas heureuse mais me stabilisera ou prendre le risque de sauter dans l’inconnu sans avoir la certitude que cela me rendra heureuse ou m’apportera les réponses tant attendues. En fait, je me connais suffisamment pour savoir que je vais choisir la deuxième option car c’est ce que j’ai toujours fait : suivre mon cœur. Je suis juste paralysée par la peur car, avant, lorsque je me jetais dans le vide, j’avais toujours un filet de sécurité mais cette fois-ci je vais être complètement engloutie par l’inconnu. Mon instinct me dit que c’est la seule façon pour moi de finaliser ma construction en ce qui concerne cette partie de ma vie.

Nous sommes tous en construction et ce jusqu’à la fin car l’être humain est en constante évolution, il n’est pas fait pour stagner dans un seul et même état d’esprit toute sa vie. Il y a plusieurs paliers à franchir et j’ai l’impression que, pour moi, celui-là sera l’un des plus importants et l’un des plus déterminants pour la suite car je suis sur le point d’abandonner une grande partie de ce qui fait ma vie depuis ma naissance y compris le minimum de sécurité qu’il me reste.